
Conférence
DE LA COUR AUX CENTRES SOUFIS
Musiques savantes, profanes et spirituelles dans l'aire ottomane
Par Giovanni de Zorzi
La chute de Constantinople en 1453 entraîna le déclin des formes artistiques issues de la culture byzantine et l’essor d’une musique adaptée au contexte islamique de la capitale. Ce renouveau eut lieu grâce à des experts venus des principaux centres musicaux de la région, et en particulier à des derviches pour qui la musique était conçue comme une pratique spirituelle. C’est surtout le cas du rituel appelé sema (« audition, concert spirituel »). La plupart des compositeurs et des musiciens ottomans acquirent leur formation dans les centres soufis, dont l’un des plus connus est celui de la confrérie mevlevîye, mieux connue sous le nom de « derviches tourneurs ».
Giovanni De Zorzi est professeur d’ethnomusicologie à l’Université Ca’ Foscari de Venise et musicien, joueur de flûte ney, en solo ou avec son ensemble Marâghî.