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Par Fabrice Contri

Notre festival Fusion : quand les musiques s’en mêlent pose, non sans quelque volonté de titiller les esprits et les oreilles, certaines questions se situant au seuil de la multiculturalité, une notion chère à nos sociétés post-modernes.

« Fusion » : c’est en musique un terme connoté, en bien ou en mal, selon les sensibilités. Une appellation, sorte de marque déposée, qui par la pluralité de ses références culturelles génère une pléiade de mots-valises, évoquant de plus ou moins lointains voyages : Jazz-Blues, Latin-Jazz, Disco-Funk, Folk-Rock, Pop-latino… Plus ou moins, car le style fusion apparaît habituellement cantonné aux seules « musiques actuelles », comme s’il avait fallu les attendre pour que jaillissent, à la confluence de multiples instruments, genres et styles, de nouveaux modes d’expression musicale.

Or il s’agit bien avec cette thématique et la programmation qui l’accompagne lors du festival Nuits du monde 2018 de bousculer certaines habitudes voire certains aprioris. Les musiques du monde, incroyablement protéiformes, n’ont vraisemblablement jamais chanté seules. La solitude demeure trop étroite, trop captive d’elle-même pour se mettre à vibrer.

Toute musique se situe à un carrefour et porte en elle, volontairement ou non, tout un écheveau d’influences qui s’avère souvent difficile voire impossible à démêler. Les traditions orales favorisent  le jeu de la mémoire qui sans cesse regarde, écoute, manipule, modèle et incorpore et les œuvres musicales qu’elle engendre ne sont que rarement les fruits d’un seul créateur. Chaque génération est invitée à s’y investir, à y collaborer.

Le présent festival invite à explorer des styles musicaux variés, voire contrastés. Les différents concerts programmés apparaissent en ce sens comme autant de variations d’un thème d’une infinie richesse, qui demeure bien loin de se limiter au seul phénomène de la world music.

Fusion, émotion pleine de la vague…

Moment privilégié, festif ou intime, d’une rencontre habitée.