QU'EST-CE
QUE LE KATHAK ?
Le Kathak
est l'une des six danses classiques de l'Inde. Le mot katha
signifie en sanscrit "histoire, conte". Son origine se
situe dans les âges Védiques. A la base théâtre
dansé mimant les récits épiques et sacrés,
c'était alors un art purement religieux, comme la plupart
des danses hindoues. C'est l'arrivée des Moghols en
Inde au 16e siècle qui marqua l'évolution de
la danse sacrée vers une danse de Cour. En effet, fort
apprécié des nouveaux conquérants, le
Kathak connut un essor prodigieux et devint un art
classique à part entière.
Il existe 3
écoles, ou gharana, de Kathak de styles
différents, qui s'influencent néanmoins beaucoup
et se respectent énormèment. La Jaipur gharana,
où l'accent est mis sur les tours et les rythmes des
pieds, la Lucknow gharana, où ce sont les expressions
des émotions, la finesse des gestes et du mime qui
sont mis en évidence, et la Banaras gharana.
Dans cette dernière prédominent les vigoureux
martellements de pieds, les improvisations de virtuosité
rythmiques dans les dialogues avec les percussions ainsi que
les paran dansés de manière puissante.
C'est le style de cette dernière école que danse
Ravi Shankar Mishra.
Les techniques
du Kathak font appel à un langage chorégraphique
extrêmement développé s'exprimant par
les mudra (gestes codés des mains), les mouvements
des pieds, les expressions faciales et les positions du corps.
La grâce, l'émotion et la sophistication des
gestes ainsi que la rapidité et la précision
des rythmes en sont les qualités primordiales.
"Quand
le danseur exécute ses thoras ou quand il fait
une pirouette, le spectateur doute d'avoir un être humain
devant lui : il pourrait croire à la vision d'un météore
fugitif, à celle d'un éclair apparaissant un
instant pour disparaître ensuite." ("La danse hindoue"
de Usha Chatterji)
L'accompagnement
musical comprend les percussions, avec le tabla et
parfois le pakhavaj, le chant ainsi qu' un ou plusieurs
instruments mélodiques tels que le sarangi
, le sitar, le santur et l'harmonium. Il se
structure autour du dialogue entre les percussions et les
danseurs. En effet les pieds des danseurs aux chevilles enlacées
de ghunghuru (grelots au nombre d'environ 250 par pied)
sont des instruments à part entière.
Les chorégraphies
sont souvent récitées sous la forme de syllabes
mnémotechniques, les bol décrivant la
danse et la vitesse rythmique avec laquelle elle sera interprétée.
Dans un spectacle,
le danseur exécute une séquence précise
de figures qui commencent sur un rythme lent ( vilambit
laya) et se doublent pour atteindre une vitesse finale
paroxystique (drut laya). A des parties de danse pure
et de compositions rythmiques très élaborées
succèdent des moments d'improvisation. Puis viennent
des extraits du Krisnalîla, du Râmâyana
ou du Mahâbhârata, grands poèmes
épiques de la littérature sacrée de l'Inde,
où le mime et l'expression priment. Le spectacle se
termine en général par les paran, évocations
de divinités de la mythologie hindoue.
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