L’idée de présenter
les musiques et les marionnettes de Chine en trois soirées
tient de la gageure. Un programme consacrée à
quelques-unes des cinquante-cinq « minorités
nationales » vivant en territoire chinois, un autre
à l’art de la marionnette dans la province
du Fujian, et un troisième enfin au renouveau de
deux instruments à cordes parmi les plus délicats
de l’ancienne tradition Han ne représentent
en rien une anthologie des arts de la scène chinois.
Tout au plus contribueront-ils à ouvrir quelques
fenêtres sur la diversité des expressions artistiques
issues de l’ancien Empire du Milieu et de ses marges.
Laurent Aubert
Ce programme a été réalisé
à partir du vaste panorama des arts traditionnels
et contemporains de Chine proposé à Bâle
et ailleurs en Suisse par notre partenaire
Culturescapes.
26 artistes
Li Huaifu, Li Huaixiu : peuple Hani du Yunnan
Jincheya, Gerangmei, Langjiamu, Kemuzeli, Jiame, Longcuo
: peuple Qiang du Sichuan
Siqingerile, Latenggaridi, Jirigala : peuple Mongol de Mongolie
Intérieure
Zhang Xinxiong, Li Feng, Pan Shichang, Wang Min, Yang Jie,
Luo Kaiyun : peuple Miao du Guizhou
He Jinghua : peuple Naxi du Yunnan
Wang Zhifang : peuple Lisu du Yunnan
Pour la plupart mal connues en Occident,
les cinquante-sept minorités nationales, les «
non-Han », représentent aujourd’hui plus
de 100 millions de personnes, réparties sur l’ensemble
du territoire chinois. Dans quelle mesure cette prodigieuse
diversité ethnique et culturelle est-elle demeurée
vivante ? Sans apporter de réponse au delà
du domaine musical, cette soirée propose le témoignage
de voix splendides, échos des chants qu’on
pouvait entendre sur les anciennes routes de la soie.
Chants gutturaux de Mongolie intérieure
accompagnés au luth et à la vièle,
polyphonies complexes des Miao de la province de Guizhou,
chants d’origine rituelle chez les Qiang du Sichuan
ou encore incantations chamaniques des Lisu, légendes
chantées des Hani et mélodies raffinées
des Naxi du Yunnan : c’est à un foisonnement
d’esthétiques et de techniques vocales inédites
que nous invite ce programme riche en surprises et en émerveillements.
Jeudi
2 décembre, 20h30
Spectacle
Théâtre de marionnettes de Quanzhou (Fujian)
En Chine, la tradition du théâtre
de marionnettes passe pour être encore plus ancienne
que celle du théâtre « humain ».
Intégrée aux rites funéraires ou aux
séances d’exorcisme de la Chine ancienne, la
représentation des ancêtres par des poupées
animées avait pour but d’apaiser leur esprit
et de garantir le bien-être de la communauté.
Figures d’ombre dans le Shaanxi, marionnettes à
gaine ou à fils dans le Fujian : les formes de cet
art sont demeurées extrêmement vivantes et
populaires dans la Chine contemporaine.
Réputée comme l’une
des meilleures du pays, la troupe de la ville de Quanzhou
allie à merveille l’art des conteurs et des
bateleurs, expression populaire par excellence, à
une musique très sophistiquée, semblable à
celle de l’opéra chinois, où les voix
haut perchées rivalisent avec le jeu virtuose des
vents, des cordes et des percussions. Légendes mythologiques,
exploits guerriers ou mélodrames : le répertoire
inclut certains des grands classiques de la littérature
chinoise.
Vendredi
3 décembre, 18h30
Cinéma
Le coeur du qin à Hong Kong (Heart of Qin in Hong
Kong)
de Maryam Goormaghtigh (2010)
Nous plongeons au cœur des activités
d’une société de musiciens, Deyin Qin
Society qui pratiquent et transmettent l’art du qin,
cithare classique chinoise à sept cordes de soie.
Les élèves du maître Tsar Teh-yun (1905-2007),
une des plus éminentes représentantes de la
tradition des arts lettrés chinois, font perdurer
cette tradition musicale vieille de plus de 3000 ans dans
le contexte trépidant de la vie hong-kongaise.
Maryam Goormaghtigh, née à
Genève en 1982, commence l’apprentissage du
qin à l’âge de treize ans avec son père
Georges Goormaghtigh. Après des études de
cinéma à l’INSAS en Belgique, elle réalise
plusieurs courts-métrages et son premier long-métrage
documentaire « Le fantôme de Jenny M »
est sélectionné à Visions du réel
de Nyon en 2009. En 2010, à la demande de la «
Deyin Qin Society », elle réalise un documentaire
musical autour de l’héritage laissé
par madame Tsar Teh-yun à Hong-Kong.
Chen Qijun : zheng Trio
San Chuan : Yemei Chenyang, Liu Xin, Xia Jing : zheng
Wang Yayu : pipa
Tu Weigang : pipa
Extrait audio:
1.
2.
Cette soirée présente deux
des instruments les plus populaires de la tradition chinoise
: la cithare zheng et le luth pipa. Longue cithare sur table
aux cordes pincées par des onglets, le zheng ou guzheng
possède un nombre variable de cordes : de 12 à
16 sur les instruments anciens, et jusqu’à
25 sur les modèles récents. Quant au luth
pipa, à quatre cordes, ce lointain parent des luths
arabes et occidentaux est en Chine l’objet de techniques
instrumentales particulièrement sophistiquées.
La longue histoire dans laquelle s’inscrivent
ces deux instruments est essentiellement marquée
par un répertoire de pièces en solo, d’une
délicieuse musicalité et parfois d’une
remarquable virtuosité. Le programme de cette soirée
en présentera des images contrastées, mettant
en regard deux grands maîtres de l’ancienne
école, Tu Weigang et Chen Qijun, et les brillants
représentants d’une jeune génération
novatrice que sont Wang Yayu et le trio San Chuan.
Programmation : Laurent Aubert Suivi de production : Eve Hopkins Administration : Nicole Wicht
Communication : Jean-Alexis Toubhantz Site internet : Astrid Stierlin Technique son : Hans Fuchs Graphisme : Tassilo
Passe général
70.- FS Plein tarif
50.- FS Membres…
Petite restauration dès 19h
Location : Service Culturel Migros, 7 rue du Prince,
Genève (lu-ve, 10h-18h) - dès le 8 novembre
2010
Renseignements : tél. 022 919 04 94
Concerts organisés avec le soutien du Département
de la culture de la Ville de Genève, du Département
de l'instruction publique de l'Etat de Genève, de
la Direction du Développement et de la Coopération
DDC