Désormais très populaire hors des frontières
de son Andalousie natale, le flamenco fascine depuis de
nombreuses années une large audience, au-delà
de toute référence culturelle. Il y a en
effet une magie qui opère lors des grands moments
de flamenco, comme si les interprètes étaient
soudain habités par un esprit qui les transcende,
qui s’empare de leur corps, de leur voix et de leur
âme, dans une sorte de transe que le public est
inexorablement appelé à partager. Cet instant
de grâce, les aficionados l’appellent duende,
un mot qu’on pourrait traduire par « lutin
», qui évoque bien la nature de cet enchantement
propre au flamenco.
A partir de ses ingrédients que sont le cante
(le chant), le baile (la danse), le toque (le jeu de guitare)
et les palmas (les battements de mains), l’expression
du flamenco n’a cessé d’évoluer
au cours des générations, même si
elle est demeurée fidèle aux structures
de base de son répertoire. Siguiriyas, soleares,
bulerias, alegrias, fandangos, tientos ou tangos…
autant de formes que tout artiste se doit de maîtriser,
mais aussi de rampes de lancement à une créativité
sans cesse renouvelée, dont les artistes invités
promettent de nous fournir une démonstration magistrale.
Adela Campallo et Rafael
Campallo : danse
José Valencia et El Londro : chant
Juan Campallo ; David Vargas : guitares
José Carrasco : percussions
Adela Campallo a grandi à Séville,
dans le quartier du Cerro del Águila ; elle a commencé
à danser dès l'âge de neuf ans dans
la compagnie de ses parents, la Familia Campallo. Après
une formation chez José Galván et Manolo Marín,
elle apparaît dans plusieurs grands événements
comme la Biennale de Séville ou la Muestra Andaluza
de Baile Flamenco à Grenade. Elle travaille avec
Farruquito et Antonio Canales. Avec son frère Rafael
Campallo, lui aussi danseur, elle monte le spectacle Campallería,
qui a été présenté au cœur
de l’Andalousie, à Séville et à
Jerez de la Frontera, aussi bien qu’en tournée
au Japon.
Adela Campallo est une pédagogue
accomplie : elle a enseigné dans le monde entier
et réalisé une série de DVD didactiques
intitulée « Ritmo Flamenco Rhythm ».
Riche et varié, son programme met en valeur les principales
formes de la danse flamenca dans une interprétation
à la fois élégante, délicate
et majestueuse. Les dialogues avec son frère aussi
bien que la complicité avec les musiciens sont les
ingrédients qui font de ses prestations des moments
de grâce, habités par une intense émotion.
Vendredi
4 février, 18h30 Cinéma
POLIGONO SUR
Séville côté Sud
de Dominique Abel
Espagne/France, 2003
35 mm couleurs, 105’
Depuis ses débuts de réalisatrice,
Dominique Abel ne filme que le flamenco. Après un
premier documentaire sur le chanteur Agujetas (Agujetas
Cantaor, 1998), elle s'est intéressée à
la transmission du chant et de la danse entre un père
et sa fille (En nombre del Padre, 1999). Avec Poligono Sur,
elle puise aux sources de la musique gitane, à la
cité Las Tres Mil de Séville, qui abritent
une large population de Gitans originaires de l'ancien quartier
historique de Triana. Malgré le chômage, la
délinquance, l'alcoolisme et la drogue, Las Tres
Mil reste un centre culturel flamenco en pleine effervescence,
qui perpétue la tradition de Triana.
A l'occasion de la préparation d'un
concert en hommage à Pepe Montaya, poète et
essayiste gitan, la cité est en ébullition.
Chaque rencontre offre l'occasion d'entonner une bulería,
un fandango ou une solea au rythme des guitares et des palmas,
que ce soit à la maison, au café ou dans la
rue. Les peines, les souffrances et les problèmes
de chacun sont mis en musique, en chant et en danse…
jusqu'au concert final, retransmis à la télévision.
Docu-fiction, Poligono Sur est un film sur le flamenco des
Gitans de Séville, sur ces « originaux marginalisés
», comme ils aiment se définir.
Vendredi 4 février,
21h Spectacle
A CINCO VOCES
Photo : Jean-Louis
Duzert
Mari Peña, La Tana,
Mari Vizzáraga, La Fabiola, Herminia Borja
: chant
Carmen Ledesma : danse
Dani Méndez, Antonio Moya : guitares
Cette soirée exceptionnelle donne la scène
aux femmes : fiesta pour cinq chanteuses, une danseuse et
deux guitaristes, qui évoque l’ambiance incandescente
des anciens cafés cantantes. « A Cinco Voces
» est un projet né naturellement de l'amitié
et de l'estime réciproques de cinq cantaoras gitanes,
aux personnalités distinctes mais complémentaires.
Puisant leur inspiration aux sources vives du cante jondo,
le chant profond d’Andalousie, elles cultivent l’art
de l’émotion sublimée, du duende, qui
est au cœur du grand flamenco.
Pas de chichis, pas d'artifices, avec les
voix de La Tana, de Mari Peña, de Mari Vizzáraga,
de La Fabiola et d’Herminia Borja. Elles savent bouleverser
les repères de leurs auditeurs par l’esthétique
flamboyante, incantatoire, de leurs voix. Ce spectacle,
qui offre un riche éventail de styles flamencos,
est enrichi par la présence exceptionnelle de la
grande danseuse sévillane Carmen Ledesma et des deux
guitaristes Dani Méndez et Antonio Moya. Le tout
dans une explosion de palos et de moments inoubliables de
bravoure et d’intensité dramatique.
L’art
flamenco connaît aujourd’hui un essor grandissant,
en Espagne comme à l’étranger. La diffusion
internationale de son enseignement, des concerts et des
créations chorégraphiques y est évidemment
pour beaucoup. Depuis plusieurs années, la Compagnie
Apsâra œuvre pour sa reconnaissance, créant
des ponts avec l’art contemporain, au croisement des
cultures et des genres.
C’est
dans ce contexte que la réalisatrice multimédia
Myriam Rambach, la conférencière Anne-Marie
Virelizier et la chorégraphe et danseuse Cécile
Apsâra se rencontrent et décident de monter
un projet sur l’histoire mystérieuse de cet
art. L’objectif de cette conférence dansée
est de donner une idée simple et globale du flamenco
par l’évocation de différentes approches,
de différents itinéraires de connaissance.
Déjouant les mythes qui l’entourent volontiers,
ce programme propose un regard original sur le flamenco,
centré sur l’essentiel de cet univers fascinant.
Samedi 6 février,
20h30 Spectacle
LA FAMILIA CORTÉS
Photo : Joss Rodriguez
Juan « El Rufao »
Cortés : Chant
Juan, Matteo, Luis, Emilio, Cristo, et Antonio Cortés
: chant
Juan Cortés « El Chulo » : cajón
Antonio Cortés et Antonio Moya : guitares
Isabel Cortés : danse
Extraits audio :
Cristo Cortés - Tangos
Cristo Cortés - Solea
Gitans originaires de la province d’Almería
en Andalousie, les Cortés ont émigré
voila quatre générations, à la recherche
d’une vie meilleure : d’abord en Algérie,
puis dans le sud de la France, nouvelle terre d’adoption
où de nombreuses familles gitanes trouvèrent
refuge. Les Cortés emmenèrent avec eux leurs
traditions ancestrales et, parmi celles-ci, le flamenco.
Transmis à travers les réunions familiales,
le flamenco est resté un lien vivant qui se perpétue
encore et toujours, un lien magique avec le savoir du clan
transmis au travers des générations. Que ce
soit une part de l’héritage des aïeux
gitans restés en Andalousie ou au contact d’autres
artistes, la passion pour cet art est restée très
forte.
Avec leur touche personnelle, leur savoir
et leur vécu développés au fil des
migrations et des retrouvailles, le flamenco de la Familia
Cortés a gardé la vitalité de l’essentiel,
car il est resté ancré dans la nécessité
de garder la mémoire des racines. Il y a dans cette
approche un état d’esprit, des règles
de vie et des souvenirs qui ont enrichi au cours du temps
ces racines flamencas, c’est une façon de vivre…
comme une matrice, celle des Cortés.
Infos pratiques
Programmation : Astrid Stierlin Rédaction : Laurent Aubert Production : Eve Hopkins Communication : Alexis Toubhantz Site internet : Astrid Stierlin Traduction : Emma Johnson Photographies : Jean-Louis Duzert, Joss
Rodriguez Graphisme : Tassilo Régie son : Hans Fuchs Régie générale : Liliane
Tondelier Caisse : Floriano Tamagni Projection films : Cédric Caradec Cuisine : Remerciements : Joss et Isabelle Rodriguez
de Flamenco-Events
Prix des places :
35.- plein tarif
25.- tarif réduit*
15.- étudiants, jeunes
10.- enfants jusqu’à 12 ans, carte 20ans/20francs
Passe général (y compris
cinéma)
90.- plein tarif
70.- tarif réduit*
Conférence : entrée
libre
Passe général
90.- FS Plein tarif
70.- FS Membres…
* membres ADEM, AMR, Amdathtra, SAMEG, CHEF,
AVS, chômeurs
Petite restauration dès 19h
Location : Service Culturel Migros, 7 rue du Prince,
Genève (lu-ve, 10h-18h) - dès le 12 janvier
2011
Renseignements : tél. 022 919 04 94
Concerts organisés avec le soutien du Département
de la culture de la Ville de Genève, du Département
de l'instruction publique de l'Etat de Genève, de
la Direction du Développement et de la Coopération
DDC