Le Kathak est l'une des six danses classiques de l'Inde. Les techniques du Kathak font appel à un langage chorégraphique s'exprimant par les mudra (gestes codés des mains), les mouvements des pieds, les expressions faciales et les positions du corps. La grâce, l'émotion et la sophistication des gestes ainsi que la rapidité et la précision des rythmes en sont les qualités primordiales. Son enseignement allie le méthodique apprentissage de la musique classique indienne à une maîtrise physique et mentale proche du yoga.

La technique des mouvements du kathak est unique: les genoux ne sont pas pliés et le corps n'effectue pas de torsion. Le travail rythmique des pieds est primordial, et le danseur frappe le sol faisant vibrer une centaine de grelots attachés à ses chevilles. Le son des grelots allié à celui des frappes de pieds font du danseur un instrument à part entière.

Mata Prasad et Ravi Shankar Mishra ont étudié la danse auprès de feu Smt Alakhnanda Devi, puis de Pt Pandey Maharaj. Célèbre dans toute l’Inde, leur duo est fréquemment sollicité en Europe et au Japon. Ils ont été invités en 2006 au Kathak Symposium de San Francisco, où se sont réunis les plus grands maîtres de kathak de notre époque, pour y représenter le style de kathak de Bénarès, dont ils sont actuellement les interprètes les plus actifs.

Chacun développe par ailleurs une carrière de soliste et d’enseignant, et ils participent occasionnellement à des rencontres interculturelles avec des artistes occidentaux. Inspiré par la Croisée des cultures, Ravi Shankar Mishra a créé avec la danseuse Ana la China le spectacle « De Bénarès à Jerez », qui réunit le kathak et le flamenco. Ils sont tous deux percussionnistes dans l’ensemble de fusion jazz-musique hindoustanie Around India qui a tourné en Inde et en Suisse, et depuis 2007 ils participent au projet "Entre la Rose et le Jasmin" aux côtés de Prem Kishor Mishra et de la chanteuse sépharade Françoise Atlan.

Les Ateliers d'ethnomusicologie les ont invités lors de la Fête de la Diversité 95, puis l’année suivante lors des Nuits d'Orient 96, ainsi que souvent à la Croisée des Cultures. Leur passion et leur virtuosité ont séduit un public nombreux, qui a découvert grâce à eux cet art complexe et subtil.