Rozaneh signifie « lumière
» et « espérance » en farsi
: une lumière et une espérance dont
la musique et la poésie sont les expressions
par excellence dans la tradition persane. Issues
de ce pays où le lyrisme constitue le ferment
de la culture populaire, les cinq femmes de Rozaneh
interprètent des textes de poètes
mystiques. Parmi eux Rumi, le grand maître
soufi, ou encore Hafez, dont le Divan est la pierre
angulaire de la littérature persane, à
l'instar de la Divine comédie de Dante pour
l'Italie ou l'œuvre de Shakespeare pour la
littérature anglo-saxonne.
Les deux chanteuses, Parvin Javdan
et Zohreh Bayat, ont été formées
au chant traditionnel persan, par le grand maître
Shahram Nazeri. Elles proclament leur admiration
pour le poète Rumi. « Il est mon maître,
mon médecin et ma source d'inspiration ;
il m'enseigne la vie, la mort, l'amour, la peine
et la joie », dit Zohreh. D'où sans
doute l’exceptionnelle liberté de leurs
voix douces, amples, habitées, merveilleusement
accompagnées par les instruments classiques
de la tradition persane : la vièle à
archet kamancheh, le luth à long manche tar
et les deux tambours, le tombak et le daf, tous
joués par des femmes.