Jeudi
24 septembre, 20h30
La jeune chanteuse et luthiste
syrienne Waed Bouhassoun possède un timbre
de voix d’une qualité rare, comme on
n’en entend plus qu’exceptionnellement,
une de ces voix qui évoquent la chanson arabe
des années trente. On pense tout de suite
à Oum Kalthoum ou à Asmahan. Mais,
bien qu’elle soit de la même ville que
cette dernière, Waed a une voix qui n’est
la copie d’aucune autre, elle a la voix de
Waed. Dès sa première audition à
Alep, les spécialistes (sammaïn) ne
s’y sont pas trompés ; ils ont immédiatement
reconnu l’originalité de son talent,
qui s’inscrit cependant dans la grande tradition
classique syrienne.
Qu’elle se produise en solo
comme pour cette soirée, dans l’intimité
d’un tête-à-tête avec son
‘oud, ou qu’elle chante sur l’accompagnement
d’un orchestre arabe complet, comme dans son
programme en hommage à Oum Kalthoum, Waed
est habitée par une grâce particulière.
Sérieuse, les yeux pétillants, elle
se distingue par une authenticité, une sincérité
et un profond respect envers son art et les textes
qu’elle interprète. Le programme qu’elle
nous a préparé sera consacré
à quelques-uns des plus grands poètes
mystiques d’Orient, parmi
lesquels Jalaleddin Rumi, Ibn ‘Arabi, ou encore
Rabi‘a al Adawiyah, l’une des figures
féminines majeures du soufisme médiéval.
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d'infos sur Waed Bouhassoun
seconde partie
ALGÉRIE
Les Fqiret d’Annaba
Chants de fête des
femmes algériennes
Sheikha Nadia : chant, bendir
Sheikha Linda : chant, bendir
Fella : chant, bendir
Hadj Nasser : chant, bendir
Boujaada Menouba : chant, tar
Lasri Meriem : chant, tar
Extrait audio :
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Photo : DR |
On rencontre dans tout le Maghreb des ensembles
musicaux constitués de femmes, qui se produisent
pour des auditoires également féminins,
dans les villes comme dans les villages, lors de
différentes fêtes familiales et religieuses.
Dans la région d’Annaba et de Constantine,
au nord-est de l’Algérie, on nomme
ces femmes fqiret – de l’arabe fuqara
(pluriel de « faqir ») : « pauvres
». Ce nom se réfère à
l’idée de dépouillement, dans
le sens religieux du terme. Les fqiret sont détentrices
d’un répertoire d’une très
grande richesse poétique et mélodique,
qui évoque les joies et les peines de l’existence.
S’accompagnant sur différents
types de tambours (bendir, tar), les fqiret d’Annaba
sont dépositaires d’un des plus anciens
répertoires musicaux de leur région.
L’une des particularités de ce groupe
est la présence d’un homme parmi ses
membres. Celui-ci, , Hadj Nasser, est un personnage
aussi attachant qu’exubérant. Fin connaisseur
du répertoire musical traditionnel, colonne
vertébrale rythmique de l’ensemble,
il est doté d’une voix très
expressive qui se fait l’écho de celles
des femmes.
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