Samedi 4 octobre, 18h30
Conférence
Maîtres initiés et griots louangeurs
La place de la parole et de la musique dans les sociétés
traditionnelles du Mandé
par Vincent Zanetti
Dans les contextes
culturels maninka et bamana, la musique est intimement
liée à la parole et le terme fòli,
par lequel on la désigne, englobe un sens sémantique
bien plus large : il implique également le
jeu d'un instrument, la danse, la transmission de
connaissances et le fait de dire quelque chose. On
n'est donc rarement ici dans le domaine du divertissement
pur, mais bien dans celui de l'enseignement, de la
morale et de l'idéologie.
En tant que héraut
de la société et porte-parole de ses
dignitaires, le griot (du portugais criado, qui désignait
un client ou un favori vivant aux dépens d'un
patron) en est donc également un des personnages
principaux. Mais est-il pour autant le seul dépositaire
de la parole ? Et l'art de l'exprimer se transmet-il
nécessairement de façon héréditaire,
ou peut-il s'acquérir de l'extérieur
par initiation ?
Sur le terrain, la réalité est multiple
et contrastée : selon qu'on appartienne ou
non à une société d'initiation
traditionnelle, que l'on soit membre de la confrérie
de chasseurs, le rapport à la parole relève
toujours du sacré et de l'occulte, mais sa
maîtrise n'est pas forcément, tant s'en
faut, une histoire de famille.
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