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COMPLET
Samedi 13 octobre,
20h30
La nuit des génies
:
African Gnawa Blues - Majid Bekkas
Majid Bekkas
: guembri, molo, guitare africaine, chant
Hassan Souissi : flûte, chœurs
Abdelfettah Houssaini : percussions
Abdessadek Bounhar : qarqabou, chœurs
Saïd Damir : qarqabou, chœurs
Extrait
audio
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Majid Bekkas, est né et réside
à Salé dans une famille originaire de Zagora,
dans le Sud marocain. Guitariste à ses débuts,
il s'est aujourd'hui orienté vers deux instruments
traditionnels : le guembri, sorte de basse à trois
cordes propre à la musique des Gnawa, et le ‘oud
le luth arabe. Accompagnant lui-même des chants tantôt
arabes, tantôt africains, son discours musical entraîne
le public dans une douce intimité. Sa voix et les
timbres de son guembri soulignent la filiation qui existe
entre cette musique née de l'esclavage et le blues
américain, beaucoup plus médiatisé.
Majid a appris la pratique de la musique des
Gnawa de son maître Ba Houmane. Aujourd’hui
mondialement connue, notamment grâce au festival d’Essaouira,
qui célèbre chaque année sa rencontre
avec les autres musiques du monde, cette musique fait partie
d'une culture qui englobe l'ensemble de l'ancien Soudan
(Afrique de l'Ouest). Elle est tout d’abord une expression
rituelle, qui serait née au XVIe siècle à
la suite des échanges culturels et commerciaux alors
initiés par Ahmed el-Mansour Dahbi entre Tombouctou
et Marrakech à l’époque de la conquête
du Soudan.
Musique séculaire dont la voix ensorcelante
de Majid Bekkas et les timbres envoûtants qu’il
tire de son guembri soulignent le caractère mystique
qui fait d’elle, à Essaouira comme à
Marrakech, une « guérisseuse d’âme
». En filigrane, l’Afrique, mais aussi le blues
dont la musique gnawa renvoie à ce qu’il y
a de plus authentique.
Si la musique afro-américaine a connu
une large diffusion dans le monde entier et avec le succès
que l'on connaît, celle des Gnawa est restée
plus confidentielle, mais bien vivace dans sa communauté
d'origine. L'objectif de Majid Bekkas est de donner à
cette musique un nouveau souffle et une dimension internationale
et de l'agrémenter de nouvelles influences intelligemment
mixées tout en conservant son essence, faite de spiritualité,
de pentatonisme et d’instruments traditionnels.
Soucieux de porter son art vers la modernité,
Majid s’est ouvert à d’autres genres
qui lui confèrent une dimension plus universelle,
moins ethnique, et plus apte à s’imposer dans
d’autres cultures sans pourtant renoncer d’un
iota à la magie de son essence ni à la profondeur
de sa spiritualité. En se revendiquant de l'Afrique,
Majid Bekkas inscrit la musique gnawa dans sa dimension
première, tout en accédant à une universalité
nourrie de la diversité des univers qu’il traverse.
Son ouverture et son aptitude à conjuguer mémoire
et modernité, sans compromis et avec un rare talent,
affranchissent sa musique du temps en un mariage parfaitement
harmonieux.
« Nous voulons donner une autre dimension à
notre musique pour qu’elle évolue, affirme-t-il.
La même histoire est arrivée au blues originel
et beaucoup de styles en ont émergé. Depuis
de nombreuses années, je rêve de faire évoluer
la musique gnawa tout en gardant intactes ses racines et
en veillant à ce qu’elle ne perde pas sa spécificité
: les instruments traditionnels et cette répétitivité
du jeu musical qui est l’apanage des musiques africaines
en général et plus particulièrement
de celles marquées par l’esprit de transe.
Notre musique se caractérise par le
fait qu’elle est jouée par des musiciens imprégnés
de la tradition gnawa et qu’ils la respectent, mais
qui ont fréquenté d’autres cultures
et traditions qui les ont marqués. Nous jouons donc
une musique gnawa métissée de nos expériences
culturelles respectives. Mais je puise mon inspiration dans
la tradition orale, dans les grands poèmes spontanés
du répertoire des Gnawa, qui abordent des thèmes
tels que la souffrance, la religion ou la relation à
l’autre »
Enregistré par RSR-Espace 2
Le
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