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Les Ateliers d'ethnomusicologie présentent
du 4 au 13 octobre
avec la collaboration du Musée
d'ethnographie de Genève (MEG)
Les Nuits du Maroc
Théâtre
du Loup - 10, chemin de la Gravière - 1227 Acacias |
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COMPLET
Jeudi 11 octobre, 20h30
La nuit du soufisme
La Lila des Aïssawa de Fès
Ensemble Saïd
Berrada
Dir. : Moqaddem Hadj Saïd Berrada
Driss Filaili, Mohammed Njioui,
Mohammed Lazaar, Abdellatif Moujtahide, Noureddine
Harnite Bennouna, Azeddine Filali, Abdellatif Rzini
Extrait
audio
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La confrérie des Aïssawa a été
fondée par le cheikh Mohammed Ben Aïssa al-Mokhtari,
né en l’an 872 de l’hégire (1465-66)
et mort à Meknès en 933 (1523-24). On sait
peu de choses sur la vie de celui que ses disciples appelèrent
Cheikh al-Kamel, « le maître parfait »;
mais il est à l’origine d’un des ordres
soufis demeurés jusqu’à aujourd’hui
les plus répandus dans le Maghreb.
La voie (tariqa) qu’il a initiée
et qui porte son nom repose sur l’enseignement du
maître Jazouli, principal fondateur du courant confrérique
au Maroc. La confrérie proprement dite a été
constituée par son disciple le forgeron Barwayil
al-Mahgub, qui contribua à répandre son enseignement
et organisa le rituel de la lila (« nuit »),
la cérémonie commémorative sur laquelle
est centrée toute réunion des adeptes aïssawa.
Celle-ci repose sur la pratique de l’invocation, du
« souvenir de Dieu » (dhikr Allah), suivie de
la danse extatique (hadra, « présence »),
dont il était lui-même un adepte inconditionnel.
Les moments privilégiés auxquels
est pratiquée la lila sont essentiellement les moussem
(pèlerinages et fêtes religieuses en l’honneur
d’un saint), ainsi que les événements
sociaux tels que mariages, naissances et circoncisions.
Chaque année, le Mouloud, l’anniversaire de
la naissance du Prophète, est l’occasion d’un
grand rassemblement à Meknès autour du tombeau
du Cheikh al-Kamel.
La lila se doit d’être conduite
par un représentant autorisé du maître,
le moqaddem, qui en contrôle les différentes
phases et se porte garant de son bon déroulement.
Une des caractéristiques de la lila des Aïssawa
est l’évocation de certains personnages animaux
(lion, panthère, tigre, chien, chat, chacal, hyène,
chameau…), entités tutélaires censées
incarner les différentes vertus attribuées
aux disciples selon leur caractère.
La musique est omniprésente dans
la cérémonie des Aïssawa. La danse, de
même que les chants et les litanies sont accompagnés
par une riche panoplie d’instruments :
- les tbilat, une paire de timbales en terre cuite, toujours
jouées par le moqaddem ;
- le boujnajin, un grand tambour sur cadre pourvu de cymbalettes
;
- le tbel, un tambour cylindrique à deux faces
:
- la ta’rija, un tambour en terre cuite en forme
de calice ;
- la tassa, un bol en cuivre retourné et frappé
à l’aide de deux baguettes ;
- la ghaita, un hautbois joué selon la technique
de la respiration circulaire :
- et enfin le nafir, une longue trompe métallique,
toujours jouée par paire.
La confrérie des Aïssawa comporte
de nombreux ensembles (ta’ifa) au Maroc. L’un
des plus prestigieux est celui de Fès, dont le pilier
est le moqaddem Hadj Saïd Berrada, descendant d’une
lignée de six générations de moqaddem.
Depuis 1980, il dirige les séances de sa ta’ifa,
aussi bien au Maroc qu’en différents pays d’Afrique,
d’Asie et d’Europe, où il a déjà
eu plusieurs occasions de se rendre pour présenter
la tradition spirituelle et musicale des Aïssawa. Son
groupe nous démontre avec une très grande
simplicité comment le répertoire musical d’une
confrérie soufie peut transiter d’un espace
privé (le rituel religieux donné chez des
particuliers) à un espace public (une scène
de spectacle) sans rien perdre de son émotivité
ni de sa chaleur humaine.
Le
festival "Nuits du Maroc" bénéficie
du soutien de :
Département de la culture de la Ville de Genève,
du Département de l’instruction publique de
l’Etat de Genève, de la Direction du développement
et de la coopération, DDC, de la Loterie romande,
de Migros Pour-cent culturel et de la Radio Suisse Romande,
Espace 2.
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